Pendue dans le passé

Vous savez l’expression « pendre la crémaillère »? Celle qui signifie recevoir pour célébrer l’arrivée dans un nouveau logement ou une nouvelle maison? La maison de Fondation est une occasion de voir une manifestation concrète des origines d’une telle expression.

En effet, on retrouve dans ce bâtiment datant de 1812 une véritable crémaillère d’origine, soit une tige de métal munie de crans et placée dans le foyer, sur laquelle on accrochait les marmites pour faire les repas. Généralement, cette pièce « pendue » était le dernier accessoire installé dans une nouvelle maison avant que celle-ci ne soit officiellement inaugurée. 

Avouons que, parfois, c’est une bonne chose de conserver de vieilles expressions plutôt que les moderniser. De toute évidence, « Pendre la crémaillère » est plus évocateur que « Brancher le poêle »… 

Déménager l’histoire

Juste à côté du Centre Marie-Rose se trouve une maison. Une maison plus que bicentenaire qui, jusqu’à la fin des années 50, était… ailleurs. En face de la cocathédrale Saint-Antoine-de-Padoue, en fait.

Construite en 1812 par un certain Dominique Rollin (qui n’a pu en profiter que trois ans, la mort l’ayant fauché à 50 ans), la demeure a eu de multiples vocations au fil des ans et des siècles : école de la Fabrique, première maison-école des Sœurs des Saints Noms de Jésus et de Marie, salle communautaire, logement de bedeau, bureau d’enregistrement, musée de l’Électricité. Puis, en 1959, les Caisses populaires Desjardins ont choisi cet emplacement pour ouvrir une succursale, ce qui a donné lieu à un projet aussi monumental que délicat : le legs et le déménagement de ce joyau patrimonial plus loin sur la même rue.

La maison fut démontée pierre par pierre puis assemblée de nouveau, pierre par pierre, sur le site patrimonial des SNJM. Comme un ensemble de Lego incroyablement complexe. Appelé maison de Fondation par les sœurs, mais mieux connu aujourd’hui sous le nom de maison Marie-Rose Durocher, le petit bâtiment est considéré site historique depuis 1960. Donc, aucun risque qu’on le déplace à nouveau…

Les écrits restent

Dans les années 1800, le papier pouvait parfois se faire rare. Une solution : écrire directement sur les objets, par exemple sur des panneaux d’armoire ou à l’intérieur d’un pupitre. Comme on peut le constater dans une pièce historique du Centre Marie-Rose, où se trouve un pupitre utilisé par les religieuses à cette époque. 

À l’intérieur du couvercle, on notait entre autres les dates des débâcles printanières sur le fleuve, situé juste en face. On y distingue encore aujourd’hui quelques phrases datant d’avant 1880, dont cette perle : « la glace a marché ». Une façon poétique pour signifier « enfin, nous pourrons à nouveau traverser le fleuve en barque pour nous rendre à Montréal plus facilement »…

Fait intéressant : le fameux pupitre avait auparavant appartenu à nul autre que Louis-Joseph Papineau. Qui, on présume, écrivait ses notes sur du papier…

En cire et en os

Contrairement à ce qu’affirme une certaine bande dessinée, ils ne sont pas tous fous, ces Romains. Certains sont des martyrs dont la mémoire traverse les siècles… et l’océan.

Prenez Saint-Clément. Ce centurion, martyr des débuts de la chrétienté à Rome, occupe aujourd’hui une place de choix dans la basilique Sainte-Anne. Un gisant de cire le représentant se trouve en effet dans le reliquaire portant son nom. Il contient ses restes, récupérés lors de fouilles dans des catacombes romaines et transportés ici par Mgr. Joseph Desautels, alors curé de l’église, en 1871. 

Le saint homme aurait sans doute été étonné de constater que ce ne sont pas tous les chemins qui mènent à Rome.

Une croix pour un roi

Si vous assistez à une messe à la basilique Sainte-Anne, vous apercevrez dans la chapelle mortuaire une grande croix en argent. Fondu en Italie, cet objet hautement symbolique est la reproduction d’une croix qui fut remise à Marguerite d’Youville lors de la création de la communauté des Sœurs Grises en 1755.

Pourquoi symbolique? C’est nul autre que le roi de France lui-même, Louis XV, qui avait autorisé la création d’une nouvelle communauté. Or, pour exprimer sa reconnaissance envers ce dernier, la bienheureuse avait fait ajouter, aux extrémités de la croix, une fleur de lys, symbole du pouvoir royal. 

Et, aujourd’hui, symbole d’un certain drapeau…

S’acheter un autel

Lorsque les prêtres québécois voyageaient à Rome à la fin du 19e siècle, ce ne sont pas des t-shirts qu’ils rapportaient, mais plutôt des objets religieux de grande valeur. Comme les six superbes tableaux de l’artiste Cesare Porta qui ornent les murs de la basilique Sainte-Anne.

Celui qui se trouve au-dessus de l’autel Saint-Joseph, représentant Saint-Michel qui combat des dragons, n’a pas été placé là par hasard. N’étant pas parvenu à faire bâtir l’église sur sa seigneurie du Cap Saint-Michel, à Varennes, un certain Michel Messier avait demandé que l’autel lui soit dédié en l’échange d’un généreux don. Il tenait également à ce que l’autel soit surmonté d’un tableau représentant celui à qui sa seigneurie doit son nom : eh, oui, Saint-Michel.

Une demande qui fut respectée dans les quatre églises qui se sont succédé à cet endroit depuis 1692, comme en attestent les lettres SM gravées sur l’autel. Un don qui a de toute évidence rapporté beaucoup plus à Michel Messier qu’un reçu d’impôts.

Un amour de jeunesse

Les vitraux que l’on retrouve à l’intérieur du sanctuaire ne sont pas que magnifiques. Ils sont… romantiques. En effet, le panneau en tons de vert situé à gauche du vitrail central (représentant Marguerite d’Youville) évoque une idylle entre la future sainte et un certain sieur Hector Piot de Langloiserie (un nom, on dirait, devenu moins courant aujourd’hui).

Une romance qui, malheureusement, n’aura pas mené à une union sacrée en mariage.

Des sœurs dans leur assiette

Si vous trouvez parfois qu’il y en a peu dans votre assiette, imaginez ce que ça devait être pour les Sœurs Grises qui, de leurs débuts en 1747 jusqu’en 1938, mangeaient leurs repas dans des assiettes en étain à peine plus grandes que la soucoupe d’une tasse (soit 22 centimètres).

Comme s’il ne suffisait pas de se contenter de portions qui arriveraient à peine à rassasier un bambin aujourd’hui, les Sœurs Grises, durant des périodes de famine imposées notamment par la guerre, se privaient carrément de nourriture pour subvenir aux besoins des indigents qu’elles soignaient.  

Ce qui est particulièrement fascinant, c’est que l’on retrouve aujourd’hui dans l’exposition permanente du Sanctuaire des vestiges originaux de ces précieuses pièces de vaisselle, datant de l’époque de Marguerite d’Youville à l’Hôpital général de Montréal au 18e siècle! On devine facilement que ces symboles des sacrifices et de la dévotion des Sœurs Grises ne se retrouveront jamais dans un lave-vaisselle…

Une croix lumineuse

Bien avant celle qui orne aujourd’hui le sommet du Mont-Royal, une croix lumineuse a fait son apparition dans le ciel de Montréal – et elle est intimement liée à celle qui chapeaute l’actuel sanctuaire Sainte-Marguerite-d’Youville.

Durant la nuit du décès ce cette première sainte canadienne, le 23 décembre 1771, ont dit qu’une croix illuminée est apparue au-dessus de l’Hôpital général de Montréal, que Marguerite dirigeait à l’époque. C’est ainsi que les badauds ont appris, le lendemain, que celle-ci avait quitté ce monde.

Et c’est ce phénomène inusité que symbolise aujourd’hui la croix au faîte du sanctuaire, celle-ci toutefois illuminée par le miracle de l’électricité.

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